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Évaluation neuropsychologique du SDNV

De façon assez semblable à la définition généralement admise pour le diagnostic de la dyslexie, un certain nombre de critères d’exclusion seront considérés avant de poser un diagnostic de SDNV chez un sujet particulier :

Bien que certaines différences puissent être relevées entre les chercheurs au niveau du lexique utilisé pour décrire chacun de ces troubles, les études neuropsychologiques sur le SDNV développemental rapportent toutes une symptomatologie tout à fait comparable à celle des lésions acquises. Le diagnostic de SDNV s’appuierait généralement sur l’identification de ces trois mêmes déficits : une perturbation des habiletés visuo-spatiales (se traduisant par une différence significative entre les quotients verbal et non verbal, au profit du premier), de nets déficits attentionnels (en particulier pour les stimuli visuels et tactiles) et des désordres remarquables au niveau des conduites et des comportements sociaux. Par ailleurs, alors que toutes les études rapportent également des signes neurologiques discrets à l’hémicorps gauche, des troubles manifestes au niveau des procédures arithmétiques (algorithmes ) sont relevés spécifiquement par Voeller et Rourke, alors que Gross-Tsur rapporte, comme une constante dans son groupe, un ralentissement idéatoire et psycho-moteur très marqué, combiné avec une évidente maladresse grapho-motrice.

  • Il ne devra pas présenter de déficience intellectuelle, du moins dans le registre verbal, mais on s’attend à un écart significatif entre les quotients verbal et non verbal, au profit du premier.
  • Son acuité visuelle et auditive devrait avoir été jugée adéquate, au niveau des examens standard d’optométrie et d’audiologie.
  • Il a fréquenté l’école de façon régulière depuis l’âge de 5 ou 6 ans et ses résultats en mathématiques demeurent significativement inférieurs à ceux qu’il obtient en français.
  • Il ne présente pas de troubles émotifs d’allure psychiatrique, en dépit de sa faible compétence dans les échanges relationnels.
  • La stimulation offerte par le milieu familial paraît avoir été appropriée.

Pour documenter ce tableau, une entrevue avec les parents doit donc être menée au préalable dans le but de bien cerner la problématique à travers l’histoire du développement.

L’évaluation neuropsychologique, quant à elle, devra tout d’abord s’effectuer au moyen d’un bilan intellectuel, au cours duquel l’analyse des procédures utilisées par le sujet se révèle tout aussi importante que les scores qu’il obtient. L’étude du profil des cotes pondérées obtenues aux différents sous-tests de l’échelle d’intelligence se révèle également très indicative, puisqu’on s’attendra généralement à observer des déficits plus marqués dans les capacités d’organisation visuo-spatiale (Cubes – Assemblage d’objets – Labyrinthes en particulier) par opposition à des habiletés langagières plus développées que la moyenne (connaissances générales et lexicales).

Pour bien cerner la problématique des SDNV, Rourke (1989) recommande l’utilisation d’une variété de mesures, à travers un certain nombre d’épreuves neuropsychologiques. À la lumière de notre propre expérience nous en proposons quelques-unes parmi lesquelles le clinicien pourra puiser pour mieux cerner cette problématique.

Pour illustrer cette démarche diagnostique, une vignette clinique est présentée à l’encadré 6.24 Il s’agit d’un enfant de 11 ans, David, fréquentant une 5ème année primaire (équivalent un CM2 dans le système français).

Par Francine Lussier, Ph. D. Neuropsychologue Directrice des activités cliniques et scientifiques au Centre de formation CENOP Inc. Professeure associée au Département de psychologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)

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