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Les dyslexies

Sur le plan étymologique, la dyslexie est un terme très général qui signale simplement l’existence de difficultés dans l’acquisition du langage écrit. Cependant, tout bon pédagogue sait qu’un enfant n’a appris à lire que s’il est à la fois capable de décoder et de comprendre ce qu’il lit. « Apprendre à lire, c’est apprendre à construire des significations à partir d’une extraction d’indices et formuler des hypothèses à partir de cette extraction; c’est aussi utiliser, à chaque moment, l’information déjà recueillie pour traiter la suite du message » (Estienne 1982, p. 419).

Malgré cette apparente complexité, comment expliquer que certains enfants y parviennent en quelques semaines seulement alors que d’autres, pourtant tout aussi intelligents, souffriront toujours de ne pas réussir à automatiser leur décodage?

Psychologues et psychanalystes cherchent souvent des causes de nature psychoaffective ou psychosociale à un certain nombre de difficultés de lecture. Les neuropsychologues, appuyés en cela par des recherches scientifiques de plus en plus sophistiquées, se montrent quant à eux convaincus que dans un grand nombre de cas, l’origine de ces difficultés de lecture s’inscrit dans une atteinte constitutionnelle touchant les mécanismes cérébraux de l’enfant. Ils réservent à ces cas l’appellation de dyslexies ou de troubles spécifiques d’apprentissage de la lecture. Pour ces enfants, un trouble de la relation maître – élève ou même la méthode de lecture utilisée en classe ne sauraient être considérés comme des facteurs déterminants, même s’ils rendent la situation éventuellement encore plus difficile à gérer pour l’enfant dyslexique.

Dans ce chapitre, nous aborderons donc successivement les modèles neuro-anatomiques explicatifs de la dyslexie puis les modèles cognitivistes et génétiques. La symptomatologie de la dyslexie sera abordée par la suite ainsi que celle de la dysorthographie . Suivra l’évaluation neuropsychologique pouvant être proposée pour permettre un diagnostic différentiel entre un trouble général d’apprentissage et une vraie dyslexie. L’approche rééducative sera finalement évoquée de façon très générale, dans ses grands principes.

Par Francine Lussier, Ph. D. Neuropsychologue Directrice des activités cliniques et scientifiques au Centre de formation CENOP Inc. Professeure associée au Département de psychologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)

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