fbpx

Pistes d’intervention / recommandations en SDNV

Les enfants qui présentent un tel syndrome vivent souvent des problématiques au niveau de leurs contacts relationnels et plus ces enfants avancent en âge plus ils peuvent devenir conscients et même souffrants de leur marginalité. Leurs capacités métacognitives s’avèrent souvent insuffisantes pour qu’ils puissent être aidés à travers une approche classique en psychothérapie. C’est pourquoi il est généralement recommandé de privilégier auprès d’eux une méthode plus behaviorale, visant un entraînement progressif et systématique des habiletés qui se révèlent les plus déficitaires chez chacun d’entre eux.

Nous présentons ici certains principes de rééducation tel que proposé par Rourke.

Une des caractéristiques des enfants ayant un SDNV consiste en une difficulté à tirer parti de leurs expériences vécues et en un besoin exagéré de référer au langage face à toute situation nouvelle. Ceci déroute très souvent parents et intervenants, dont les attentes face à l’enfant ne se trouvent pas toujours appropriées, ce qui nécessite de leur part de réajuster leurs perceptions face à cet enfant.

Bien que tous les sujets qui présentent un syndrome SDNV ne peuvent avoir une histoire développementale identique ni ne se comportent exactement comme ce qui sera décrit ci-après, beaucoup de traits qui sont exposés ici devraient leur ressembler.

Au plan scolaire l’instruction d’un enfant SDNV s’avère également plus difficile. Ceci provient souvent du fait que les éducateurs et les enseignants demeurent généralement sous l’impression qu’un enfant qui a appris plutôt facilement à lire et à écrire, ce qui est le cas pour la plupart d’entre eux, ne peut présenter des difficultés d’apprentissage. En raison de ce fait, ces enfants sont rarement identifiés dans les classes comme présentant des besoins particuliers. Or, il est essentiel qu’ils reçoivent précocement une rééducation.

Facteurs déterminants au plan du pronostic d'évolution

La capacité des intervenants à comprendre précocement dans la vie de l’enfant ses caractéristiques comportementales et à ajuster en conséquence leurs attentes face à cet enfant s’avère un important facteur dans la capacité de celui-ci à mettre en place des conduites adaptatives et de plus en plus appropriées. Un suivi régulier auprès des parents et la proposition de techniques rééducatives par les intervenants extérieurs à la famille favorise aussi l’évolution.

La sévérité de l’atteinte des fonctions cognitives s’avérera enfin un facteur essentiel dans ce pronostic. En effet, les enfants les plus atteints et qui présentent l’ensemble des caractéristiques décrites ci-dessous seront les plus à risque de présenter des difficultés d’adaptation au cours de leur développement.

  • Observer attentivement le comportement de l’enfant en présence d’une situation nouvelle ou complexe.

Au cours de cette première phase, les intervenants doivent se centrer sur ce que l’enfant fait et non sur ce qu’il dit. Ceci permet au parent, au thérapeute ou au professeur de mieux apprécier l’étendue des déficits adaptatifs de l’enfant et d’évaluer le chemin à parcourir pour l’aider. Si cette démarche n’a pas lieu, l’intervenant est souvent inconscient de l’inadéquation du sujet. Dans le cas contraire il devient vite évident que l’enfant requiert une rééducation très systématique et structurée. L’usage d’un questionnaire d’adaptation sociale peut apporter un éclairage additionnel.

  • Adopter une attitude réaliste

Une fois les conduites sociales observées, en particulier en présence de situations nouvelles ou complexes, l’intervenant prendra conscience de l’ampleur des déficits (visuels, spatiaux et organisationnels) ainsi que des forces de cet enfant (au plan linguistique et en mémoire automatique). Ainsi, il comprendra pourquoi l’aisance de cet enfant à s’exprimer verbalement et à lire ne lui est d’aucune aide face aux tâches qui requièrent des habiletés d’ordre visuel, spatial, organisationnel ou en résolution concrète de problèmes. Une fois cette constatation faite, il n’existe plus que deux approches possibles, ou bien on met en place une adaptation appropriée de ce type de matériel ou bien on évite systématiquement ce genre de tâches.

  • Utiliser un enseignement très systématique et séquentiel (étape par étape)

Chaque fois qu’il sera possible, l’enseignement devra utiliser une approche linguistique initiale, en utilisant des mots simples et précis pour détailler le sens d’une idée ou d’un concept et expliciter la procédure à utiliser. Il sera bon de garder à l’esprit que l’apprentissage sera d’autant plus efficace que les étapes à suivre seront présentées à l’enfant en ordre chronologique (premièrement, deuxièmement…). L’avantage de cette procédure est que l’ensemble de ces règles peuvent être mises par écrit et donc être réutilisées par l’enfant lui-même dans d’autres circonstances chaque fois que la situation le permet. Ceci est particulièrement utile dans l’enseignement des procédures et des opérations au niveau des problèmes d’arithmétique. L’enseignant hésite souvent à s’engager dans cette approche, parfois lente et coûteuse en énergie pensant à tort que l’enfant réussira à s’adapter, alors que ce n’est généralement pas le cas. Il propose alors trop souvent des informations dépassant son niveau de capacité de traitement alors qu’une approche plus répétitive et décomposée en petites étapes successives se révélerait à long terme beaucoup plus efficace.

  • Encourager l’enfant à décrire en détails les événements importants de sa vie

Cette suggestion s’applique non seulement aux séances où l’on travaille avec l’enfant mais aussi à toute situation où l’enfant ne semble pas conscient des effets de sa conduite sur les autres ou n’interprète pas bien la conduite de ses pairs.

Si un incident éclate dans la cour de récréation, en raison des difficultés relationnelles de cet enfant, l’intervenant devrait lui demander d’expliquer comment il a perçu la situation et il s’efforcera de mettre l’accent sur les éléments pertinents ainsi que sur l’écart qui se manifeste entre sa perception et celle des autres. En situation d’apprentissage, il est toujours souhaitable d’encourager l’enfant à « jouer au professeur » face à l’intervenant (ou face à un autre enfant) pour vérifier s’il a bien saisi la procédure ou le concept qui a été travaillé avec lui. Ceci est nécessaire pour s’assurer que la notion a été effectivement intégrée et qu’elle pourra donc être appliquée dans des situations ultérieures.

  • Enseigner à l’enfant les moyens appropriés pour faire face aux situations qui se révèlent problématiques pour lui de façon quotidienne.

Souvent, ces enfants demeurent incapables de générer une réponse appropriée face à une situation donnée, parfois en raison de leurs déficits cognitifs. Il est donc souhaitable de leur enseigner un mode de réaction mieux adapté. Cet enseignement gagnera à être aussi simple et directif que celui qu’on donne à des enfants beaucoup plus jeunes, car il ne faut pas surestimer les capacités des enfants SDNV à trouver par eux-mêmes des solutions pour faire face à leurs difficultés relationnelles.

  • Encourager la généralisation des stratégies apprises ainsi que des concepts.

Alors que la plupart des enfants saisissent d’eux-mêmes la possibilité d’utiliser une stratégie ou une manière d’agir dans différents contextes, ces enfants éprouvent généralement de la difficulté à généraliser leurs apprentissages. Par exemple, il est fréquent d’observer qu’un tel enfant, bien qu’il ait bénéficié d’un entraînement systématique au niveau de l’observation et de l’exploration du champ visuel dans le cadre d’une rééducation, demeure incapable d’appliquer une telle habileté dans sa vie de tous les jours. Ainsi cet enfant n’aura souvent pas l’idée d’observer les caractéristiques physiques de la personne qui lui fait face, de façon à la reconnaître ultérieurement. Il est donc nécessaire que l’enseignement prodigué soit repris systématiquement dans des contextes différents pour créer l’habitude chez l’enfant d’utiliser sa nouvelle compétence. L’une des difficultés majeures de l’enfant SDNV consiste en un déficit du jugement concernant les relations de cause à effet. Cet enfant peut, malgré des centaines d’expériences similaires, demeurer tout à fait inconscient de ce qui a entraîné la réaction observée. Ainsi, il peut même ne pas avoir pris conscience du fait qu’il y ait une relation de causalité entre le geste de faire pivoter de bas en haut un interrupteur et l’apparition de la lumière. Il sera donc parfois nécessaire de l’informer de façon explicite que la position « haute » permet d’allumer et la position « basse » d’éteindre. La plupart des gens non familiers avec ce type d’enfants ont beaucoup de difficultés à concevoir qu’il soit nécessaire de solliciter ainsi l’attention de l’enfant, en raison du fait que les autres enfants arrivent spontanément à cette connaissance des relations de cause à effet.

  • Enseigner à l’enfant à utiliser un langage de plus en plus approprié aux situations.

Il est habituel pour un enfant SDNV de faire des commentaires et de poser des questions, beaucoup plus fréquemment que les autres enfants. C’est en effet son moyen le plus immédiat d’aller recueillir de l’information, dès qu’il est confronté à une situation nouvelle ou trop complexe pour lui. Ceci peut paraître inapproprié, notamment dans des situations sociales dans lesquelles il est plus convenant d’adopter des conduites non verbales.

Lorsqu’on questionne un tel enfant, ses réponses peuvent paraître inadéquates. Souvent il retourne à son interlocuteur sa question, mais il peut aussi répondre tout à fait à côté de la question qui lui a été posée, ce qui est alors très déroutant pour la personne qui lui parle. Il sera donc nécessaire de travailler avec lui spécifiquement ces aspects de la communication, en particulier les « quoi dire », « comment le dire » et « quand le dire ». Là aussi, se posera le problème de la généralisation de cet apprentissage, car l’enfant SDNV manque souvent de souplesse dans son application des règles apprises, même lorsqu’il s’agit de ses « forces » dans le registre verbal. Pour cette raison, il sera souvent nécessaire de dépenser beaucoup de temps et d’énergie à entraîner l’enfant à s’arrêter, regarder, écouter et à envisager des alternatives même face à des situations qui pourraient paraître banales à un simple observateur. La difficulté de l’enfant SDNV à anticiper la conséquence de ses actes le conduit souvent en effet à se jeter sans réflexion dans des situations dont il ressort parfois blessé, que ce soit sur la plan physique ou psychologique. Cependant dans la plupart des cas, l’enfant apprend à les éviter, en raison de ses échecs répétés. Il est donc important que l’éducateur l’aide à se comporter de façon plus appropriée plutôt que de l’encourager à les fuir.

  • Observer attentivement le comportement de l’enfant en présence d’une situation nouvelle ou complexe.

Nous avons vu que l’enfant SDNV a tendance à utiliser ses habiletés intactes (au plan du langage expressif et réceptif), chaque fois qu’il est confronté à ses faiblesses, notamment dans les registres visuel et spatial et que ceci n’est pas toujours approprié à la situation. Ceci provient en partie du fait que la cueillette des informations visuelles ou spatiales a été largement négligée par l’enfant, au détriment du développement optimal de ses habiletés dans cette sphère.
Lorsque ceci se présente, il est bon d’apprendre à l’enfant à utiliser de façon optimale ses capacités dans la modalité visuelle, notamment pour ce qui est de la perception des détails (par exemple, il pourra être utile de l’encourager à repérer ou à décrire les différents éléments d’une gravure comme dans les illustrations de « Où est Charlie? »). Il sera bon également de l’entraîner à percevoir les liens entre ces éléments, ce qui leur donne un sens, à travers la complexité d’un tableau.
Pour ce qui est des situations sociales, particulièrement problématiques avec les enfants plus âgés, l’entraînement devra porter sur le décodage des messages non-verbaux des autres (gestes et physionomies), ce qui est crucial pour le développement de ses propres compétences dans ce domaine. Ainsi, il pourra être souhaitable de créer des situations sociales artificielles, qui obligeront l’enfant à se fier seulement sur ce qu’il voit pour interpréter la communication entre les personnages. Ceci peut être fait à l’aide de photos, mais aussi de cinéma muet, de films étrangers en v.o., ou de mimes se rapportant à des situations de la vie réelle. Dans un deuxième temps, l’éducateur discutera avec l’enfant de sa perception de cette situation sociale, qui pourrait alors être « rejouée » avec la bande sonore par exemple ou la traduction.
Ceci permet alors à l’enfant de se trouver des stratégies pour mieux déchiffrer les dimensions non-verbales inhérentes à toute situation sociale.

  • Enseigner à l’enfant à interpréter correctement ce qu’il voit et ceci même lorsque l’information verbale lui est disponible en même temps.

Il est beaucoup plus difficile à l’enfant SDNV d’apprendre à regarder lorsqu’il est sollicité auditivement. Cette tâche ne devrait être entreprise qu’à la suite des interventions proposées dans la section précédente. Cependant, cet enseignement peut s’avérer très utile dans le contexte de situations sociales nouvelles ou complexes. Il est recommandé de développer cette habileté chez l’enfant à partir de l’observation de vidéos qui présentent des degrés variés de complexité au plan des relations de cause à effet, que ce soit de nature physique ou psychologique. L’enfant sera alors encouragé à prendre en considération toutes les données disponibles avant de proposer une solution à un problème ou il lui sera demandé d’imaginer l’étape suivante dans le déroulement d’une scène. Il faudra alors insister pour que l’enfant explore bien l’ensemble des données, ou du moins la plupart, afin de s’assurer qu’il prenne en compte effectivement la situation dans toute sa complexité.

  • Enseigner des attitudes non-verbales appropriées.

La plupart des enfants SDNV se présentent socialement de façon inappropriée. Ainsi fréquemment, ces enfants ont l’air d’avoir un regard vide ou ils ont des expressions faciales inadéquates. Ceci est surtout marqué chez ceux qui présentent des déficits importants sur le plan neuropsychologique. Ainsi, certains se mettront à sourire lorsqu’ils sont confrontés à une difficulté au lieu d’avoir l’air déçus ou contrariés. Il sera donc important, de la même façon qu’on lui a appris « quoi dire » et « comment dire » de lui enseigner « quoi faire », « comment le faire » et « quand le faire ». Ceci est particulièrement vrai au niveau de l’expression des émotions et pourra être travaillé si nécessaire, à partir de gravures ou de photos. Travailler face à un miroir ou à l’aide d’autres techniques concrètes peut être infiniment aidant pour ce jeune qui apprendra également en retour à mieux tenir compte des expressions faciales des autres et à décoder la signification de leurs attitudes (gestes et physionomies).
Cet entraînement peut aussi se faire par le biais du mime, en encourageant l’enfant pendant une courte séance à communiquer ainsi de façon non-verbale, puis à décoder de tels messages produits par un autre enfant. L’alternance des 2 situations (de producteur et de receveur) peut s’avérer très efficace dans l’apprentissage d’une communication non-verbale adaptée.

  • Faciliter des interactions structurées entre l’enfant et les autres

Il s’avère souvent difficile d’intervenir dans le cours d’une situation sociale non structurée, celle-ci étant généralement en dehors du cadre d’une thérapie, par exemple lorsque l’enfant SDNV joue sur la cour de récréation. Par contre, il est possible d’instaurer des activités en petit groupe qui puissent réellement permettre un apprentissage de la socialisation.

Malheureusement, comme la plupart de ces enfants se mettent d’eux même en retrait, ils sont rarement encouragés à joindre les autres dans le cadre d’activités sociales, parfois du fait que leurs parents ou éducateurs cherchent en effet à les en protéger. Ceci peut générer une certaine surprotection face à ces enfants, dont on connaît trop bien la vulnérabilité et le manque d’habiletés sociales. Il n’est jamais facile en effet de trouver l’équilibre entre une protection nécessaire et la sollicitation pour que l’enfant aille vers des horizons nouveaux, démarche indispensable à l’épanouissement de ses capacités physiques et à sa socialisation. Prendre conscience de ce dilemme est souvent une première étape pour les intervenants afin qu’ils envisagent les étapes à suivre pour assurer une intervention efficace auprès de ces enfants.

  • Promouvoir, encourager et guider l’enfant dans le choix d’activités exploratoires systématiques

Il est essentiel d’encourager l’enfant SDNV à explorer son environnement. Ceci est particulièrement vrai au plan des activités sportives. Il sera bon de lui donner la chance d’explorer les différentes possibilités qui se rapportent à chacune de ces activités, en prenant soin de ne pas le mettre d’emblée trop en compétition avec les autres. Par la suite l’enfant sera amené à exprimer verbalement ce qu’il a éprouvé au cours de ces entraînements.

  • Apprendre à l’enfant à utiliser des aides techniques appropriées à son âge

En raison de ses difficultés à s’organiser au plan visuospatial, l’enfant SDNV fait souvent des erreurs en effectuant ses opérations, en particulier les multiplications qui demandent un décalage vers la gauche dans la transcription des données. Il est donc souvent souhaitable de lui permettre d’utiliser une calculatrice pour l’aider à vérifier l’exactitude d’un calcul arithmétique, après qu’il ait par lui-même résolu le problème. S’il s’avère que sa solution était incorrecte, l’enfant sera encouragé à refaire sa démarche sur une feuille de papier. Au cours secondaire, la calculatrice devrait pouvoir être utilisée aussi souvent que possible afin que l’adolescent ou le jeune adulte puisse développer une compréhension fonctionnelle des opérations mathématiques et surtout de leur application dans la vie de tous les jours.
Une autre aide importante, spécialement pour l’enfant plus jeune, est la montre digitale. La plupart de ces enfants éprouvent en effet de la difficulté à lire l’heure sur une montre traditionnelle à aiguilles, ce qui leur rend encore plus difficile la compréhension des notions de temps.

Ajoutons enfin l’aide incomparable des ordinateurs à fins éducatives. Plusieurs programmes permettent en effet d’apporter des aides correctives sur le plan académique. D’autres présentent de manière très séquentielle (étape par étape) la résolution de problèmes et de situations variées, ce qui attire l’attention du sujet sur l’importance de travailler d’une façon plus systématique et méthodique, dans maintes circonstances.

  • Aider l’enfant à différencier les situations où il pourrait se sentir en difficulté de celles où il est à l’aise.

Il est important surtout pour les sujets plus âgés qu’ils développent une perception réaliste de leurs insuffisances ainsi que de leurs compétences. Mais ceci est plus facile à dire qu’à faire. À cet effet, les attentes de l’intervenant doivent toujours tenir compte étroitement des capacités cognitives du sujet et se méfier du fait que les acquis d’un jour ne sont pas nécessairement généralisés d’emblée. Ainsi un enfant peut bien émettre l’opinion qu’il est « bon en orthographe et mauvais en calcul ». Cependant, il lui faudra recevoir maints feedback de la part d’adultes sensibles à sa problématique pour qu’il développe une connaissance beaucoup plus fine de ses forces et de ses faiblesses. Ceci est essentiel pour qu’il saisisse le besoin qu’il a d’utiliser des stratégies pré-apprises face à telle ou telle situation. Il est tout aussi important par ailleurs qu’il sache utiliser ses forces dans d’autres situations qui peuvent le mettre en valeur.

  • S’assurer que tous ceux qui œuvrent auprès de l’enfant puissent harmoniser leur compréhension de ses besoins et leur savoir-faire dans leurs interventions.

Ceci concerne tant les intervenants professionnels que les parents et la famille élargie et il peut suffire d’une compréhension intuitive pour créer un milieu propice au développement de l’enfant SDNV. Au besoin toutefois, il peut être conseillé aux parents de se rencontrer pour échanger dans le cadre d’un « programme d’assistance parentale », là où celui-ci est disponible.

  • Offrir une pédagogie adaptée à ses besoins dès le cours primaire

Mentionnons quelques besoins très spécifiques de cet enfant sur le plan pédagogique :

  • Mettre l’accent sur la compréhension de la lecture aussitôt que l’enfant a acquis la correspondance graphème-phonème, pour qu’il ne se contente pas d’une lecture automatique.
  • Lui faire pratiquer l’écriture afin qu’il développe précocement des habiletés en calligraphie et qu’il apprenne à soigner la présentation de ses travaux.
  • Avant qu’il effectue un travail de copie, s’assurer qu’il lise bien son texte afin que sa production soit fidèle à l’original, pour l’entraîner à être précis et méthodique.
  • Enseigner à l’enfant des stratégies verbales qui lui permettront de s’organiser dans une production écrite (ce qu’il peut dire, comment et quand le dire).
  • Lui enseigner l’arithmétique de façon verbale, systématique, étape par étape, faisant appel à sa mémoire du « comment faire » à partir de problèmes et de solutions-type. Renforcer l’apprentissage des tables et la rapidité du calcul mental.
  • L’impliquer aussi souvent que possible dans des activités physiques de toutes sortes, même si ce sont des apprentissages difficiles pour l’enfant SDNV. Bien plus en raison du fait que ce type d’enfants devient habituellement sur-compétent dans les tâches de lecture et d’épellation, et ceci de façon presque spontanée, il est parfois souhaitable de le dispenser de ces périodes pour y substituer des périodes d’éducation physique.
  • Reconnaître l’importance du rôle d’un thérapeute dans la préparation du sujet SDNV à la vie d’adulte

Ces enfants bénéficient d’un accompagnement, tout au long de leur scolarité pour les préparer à la vie adulte, dans le but de développer chez eux les habiletés nécessaires à la vie en société. À quoi sert au sujet d’acquérir un diplôme de fin d’études si on ne le prépare pas aussi à faire face aux exigences de la vie et à devenir autonome? Sinon, en tant qu’adultes, ces jeunes peuvent développer de sérieuses mésadaptations. Il est donc essentiel de leur offrir des remédiations à moyen et long terme, qui tiennent compte de leurs handicaps et de leurs capacités d’adaptation.

Par Francine Lussier, Ph. D. Neuropsychologue Directrice des activités cliniques et scientifiques au Centre de formation CENOP Inc. Professeure associée au Département de psychologie de l’Université du Québec à Trois-Rivières (UQTR)

abonnez-vous

à notre infolettre

Merci de répondre à quelques questions