Clinique Syndrome Gilles de la Tourette
Services intégrés : Du diagnostic des troubles tics à la prise en charge du SGT et ses troubles associés
Qu’est-ce que le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) ?
Le syndrome de Gilles de la Tourette (SGT) est une affection qui doit son nom au neurologue français Georges Gilles de la Tourette qui a été le premier à le décrire. Il se caractérise par des tics moteurs et au moins un tic sonore qui se développent durant l’enfance et persistent toute la vie à des degrés plus ou moins perceptifs. En plus des tics, le SGT est souvent associé à d’autres manifestations telles que des troubles obsessionnels compulsifs (TOC), des difficultés attentionnelles, des difficultés d’apprentissage, des problèmes de comportement (hyperactivité, agressivité, crise explosive) ou des défenses sensorielles qui nuisent au fonctionnement scolaire et social du jeune.
Contactez-nous pour la gestion des tics : (514) 858‑6484 ou cenop@cenop.ca
Qu'est-ce qu'un tic ?
Manifestations des tics
- Yeux : clignement de yeux, roulement de yeux, ouverture des yeux, tremblements des paupières, loucher.
- Bouche : lécher les lèvres, mâcher, grincement des dents, jeux de langue, se mordre la langue, pression sur le palais, se ronger les ongles.
- Visage : plisser le nez, contracter la mâchoire, tension au niveau du front ou des temples, soulever les paupières, lécher ou mordre ses lèvres, sortir la langue.
- Tête : pencher la tête sur le côté ou vers le haut ou l’arrière, tapoter ou frapper sa tête.
- Épaule : mouvement de haut en bas ou de côté de l’épaule, rotation de l’épaule
- Abdomen : contraction de l’estomac ou de l’abdomen, extension de l’abdomen.
- Torse : mouvements giratoires du torse, maintenir une position fixe.
- Mains : Frotter les doigts ensemble, remuer les mains, craquer les doigts, jouer avec des objets dans les mains, pianoter, serrer les poings.
- Pieds : bouger les jambes de bas en haut, boucher les jambes en les rapprochant ou les repoussant, plier les jambes, donner des coups de pied.
Environ deux ans après la manifestation des tics moteurs apparaissent les premiers tics sonores simples, tels que le reniflement. C’est avec l’arrivée de l’adolescence qu’une exacerbation et une complexification des tics est constaté autour de 10 à 13 ans. Par la suite, une diminution des tics est observée à l’adolescence allant vers une résorption ou une stabilisation des tics à l’âge adulte. Les tics cognitifs ou mentaux sont controversés au niveau scientifique, néanmoins il implique des répétitions mentales de mots, de phrases ou de chansons. Les tics mentaux sont souvent une forme de jeux qui peuvent devenir envahissants à long terme.
Tics moteurs
Description |
Exemples |
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Simples |
Un seul groupe musculaire impliqué |
Clignement des yeux |
Plissement du nez |
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Froncement de sourcils |
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Pousser la langue contre le palais |
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Haussement ou rotation des épaules |
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Tension dans l’estomac |
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Toucher, taper des mains |
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Plier les orteils |
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Sensoriels |
Attention sur une sensation |
Craquement |
Picotement |
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Chaleur |
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Complexes / Organisés |
Plusieurs groupes musculaires impliqués |
Grimaces |
Haussement des épaules vers le haut et vers le bas |
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Craquer les doigts ou les jointures |
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Frotter ses mains |
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Tirer ses vêtements |
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Succession ritualisée de gestes |
Sauter comme une grenouille |
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Mentaux |
Image mentale ou travail répété dans sa tête |
Images mentales complexes |
Tics sonores
Description |
Exemples |
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Simples |
Bruits avec la gorge, le nez, la langue |
Saper, renifler, se racler la gorge, siffler, tousser, cracher, claquer la langue, etc. |
Sensoriels |
Sensation variable |
Vibration de la corde vocale |
Complexes / Organisés |
Émissions sonores |
Interjection, faire des bruits rythmiques, grincer des dents |
Bégaiement |
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Verbalisations obscènes ou non |
Écholalie (répéter les paroles d’autrui) |
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Mentaux |
Organisation mentale complexe |
Se répéter une chanson |
Compter mentalement des lignes |
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Imaginer des scènes mentales |
Qu’est-ce qu’un désordre d’habitudes et les comportements répétitifs centrés sur le corps ?
Un autre problème retrouvé dans les troubles tics concerne les comportements répétitifs centrés sur le corps; comportements classés dans la grande famille des désordres d’habitudes.
Comportements répétitifs centrés sur le corps :
- Trichotillomanie
La trichotillomanie consiste à la manie de s’arracher les cheveux entrainant une perte de la chevelure. Il est aussi possible que la personne mange ses cheveux ou les roulent en boule avant de les avaler. La personne éprouve des difficultés significatives à arrêter ce comportement répétitif.
Il s’agit d’un trouble classé dans les désordres du contrôle impulsif et non plus comme étant un trouble obsessif compulsif. Les raisons sous-jacentes sont que les personnes aux prises avec ce comportement ressentent une tension importante précédant le geste impulsif de s’arracher les cheveux suivis d’un sentiment de satisfaction qui émerge par la suite. - Excoriation
L’excoriation consiste à la manie de s’arracher la peau au point de se créer des lésions cutanées et rencontrer des difficultés à arrêter ce comportement répétitif. Les blessures peuvent être engendrées par l’utilisation des doigts, des dents, d’une pince à épiler, une épingle ou un autre instrument servant à retirer la peau. - Ronger les ongles
Se ronger les ongles consiste à la manie de se mettre les doigts dans la bouche afin de créer un contact entre les ongles et les dents. Ces dernières sont utilisées en remplacement du coupe-ongle. Les ongles sont arrachés au-delà de sa terminaison et de la cuticule entrainant des saignements. - Se craquer la tête
Se craquer la tête consiste à la manie de tourner sa tête jusqu’à l’obtention d’un craquement. Il peut s’agir d’une flexion du cou ou d’une flexion des articulations du cou jusqu’à l’obtention d’une sensation particulière. - Symétrie du corps
La symétrie du corps consiste à la manie de recherche de symétrie au niveau corporel. En effet, la personne aux prises avec cette manie va effectuer des mouvements du corps, parfois complexe, pour atteindre un sentiment de symétrie.
Quelle est l’origine des tics et des manies ?
Le tic tout comme les manies ne sont pas des problèmes purement neurologiques, on les dit comme étant davantage l’expression une condition psychophysiologique. Ce qui se traduit par un effet bidirectionnel entre les facteurs psychologiques et les réactions physiologiques. Kierron O’Connor et son équipe soulève un lien entre les pensées anticipatrices et le style de préparation d’une personne et le déclenchement de réaction physiologique entrainant l’expression de tics ou d’une manie.
Qu’est-ce qui maintient les tics et les mauvaises habitudes ?
Les tics et les mauvaises habitudes peuvent être maintenus par différents facteurs psychophysiologiques et cognitifs qui contribuent à leur apparition et leur maintien.
- Un style comportemental hyperactif
- Des tendances impulsives
- Un perfectionnisme en lien avec l’image de soi
- Un standard personnel
- Une manière dysfonctionnelle d’aborder l’action de planification
- Une conscience sensorielle importante
L'évaluation d’un trouble tic ou d’un SGT au CENOP
En fait, deux professionnels peuvent confirmer un trouble tic ou un SGT, soit le médecin ou le (neuro)psychologue. Le diagnostic se fait à partir d’entrevue clinique et d’observation comportementale. Un examen neuropsychologique permet de compléter la démarche d’évaluation afin de connaitre s’il existe des troubles associés, mais n’est pas obligatoire.
Thérapies offertes au CENOP
Thérapie de gestion des tics
Au CENOP, certains neuropsychologues ont développé une expertise dans la gestion des tics et offrent des services de thérapie.
La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est conçue pour les enfants de 8 ans et plus, ainsi que pour les adolescents et les adultes, qui sont aux prises avec un trouble tic ou un syndrome de Gilles de la Tourette (SGT). Deux approches distinctes sont offertes.
La thérapie se déroule habituellement à une fréquence d’une rencontre hebdomadaire de 50 minutes. La fréquence des rencontres et la durée de la thérapie sont discutées entre le thérapeute et le client et peuvent être amenées à changer.
Lors des premières rencontres, le neuropsychologue discutera avec la personne en consultation pour comprendre son historique, sa situation et ses attentes face à la gestion de ses tics. Les échanges entre le patient et le thérapeute amèneront ces derniers à choisir l’approche qui convient le mieux.
Deux approches pour la thérapie de gestion des tics
Intervention comportementale pour les tics
(Comprehensive behavior intervention therapy – CBIT) de Woods
Cette thérapie est inspirée de l’approche par renversement d’habitudes. Elle traite la gestion des pulsions ou des tensions qui favorisent l’émergence d’un tic en enseignant aux patients une réponse incompatible à la production du tic (un mouvement antagoniste). Durant les rencontres, une restructuration cognitive et comportementale est introduite combinée à des techniques de relaxation afin de réduire l’apparition de situations à haut risque de déclencher les tics.
L’approche cognitive physiologique
(CoPS – Façotik) d’O’Connor et Leclerc
Cette thérapie vise une prise de conscience des tics en déterminant les situations à haut risque et à faible risque d’apparition des tics. On introduit durant les rencontres des techniques de relaxation sans proposer de mouvement antagoniste des tics. L’approche se concentre sur l’identification des cognitions erronées (les pensées erronées) qui se manifestent durant les tics. L’approche s’inscrit dans une démarche préventive s’appuyant sur une bonne gestion du stress.
Thérapie de gestion des désordres d’habitudes et des comportements répétitifs ainsi que des troubles obsessionnels compulsifs accompagnant le SGT
Au CENOP, certains neuropsychologues ont développé une expertise dans la gestion des désordres d’habitudes et des comportements répétitifs selon une approche basée sur l’inférence. La thérapie cognitivo-comportementale (TCC) est conçue pour les enfants de 8 ans et plus, ainsi que pour les adolescents et les jeunes adultes qui ont des symptômes obsessifs compulsifs dans le cadre du syndrome de Gilles de la Tourette (SGT).
La thérapie se déroule habituellement à une fréquence d’une rencontre hebdomadaire de 50 minutes. La fréquence des rencontres et la durée de la thérapie sont discutées entre le thérapeute et le client et peuvent être amenées à changer.
Lors des premières rencontres, le neuropsychologue discutera avec la personne en consultation pour comprendre son historique, sa situation et ses attentes face à la thérapie. Les échanges entre le patient et le thérapeute amèneront ces derniers à choisir l’approche qui convient le mieux.
Thérapie de la gestion des comportements et des crises de rage
Au CENOP, certains neuropsychologues ont développé une expertise dans la gestion des comportements et des crises de rage. La thérapie comportementale et cognitivo-comportementale (TCC) a pour but d’aider la cellule familiale à retrouver une certaine harmonie au sein de famille en comprenant la fonction de la crise et des moyens pour y remédier. La thérapie s’adresse à des enfants de 4 ans et plus avec l’implication du parent.
Pour de plus amples informations, consultez
Contactez-nous pour la gestion des tics : (514) 858‑6484 ou cenop@cenop.ca